Accueil > Revue de presse > "It’s the autonomy, stupid !" Ou comment peut-on être autonome… - par (...)

"It’s the autonomy, stupid !" Ou comment peut-on être autonome… - par Christophe Pébarthe, blog sur Mediapart, 2 février 2010

mercredi 3 février 2010

"Now is the winter of our discontent", Donc voici l’hiver de notre déplaisir... (Shakespeare, Richard III, trad. Fr.-V. Hugo). Et pourtant, sous les auspices de l’autonomie nouvelle, les lendemains s’annonçaient ensoleillés. Enfin, des perspectives de grandes victoires sur les universités mondiales apparaissaient à la portée d’une délibération de conseil d’administration. On finissait même par se demander pourquoi la France avait tant attendu. Comme l’affirmait doctement Jamil Salmi qui suit pour la Banque mondiale les questions liées à l’enseignement supérieur, interrogé par Philippe Jacqué, "il [...] paraît en effet évident qu’un chef d’établissement puisse maîtriser le plus d’éléments possible de son établissement, que ce soit en matière de politique scientifique, de recrutement et de gestion des universitaires ou de recrutement des étudiants". Le rapport Aghion est venu depuis renforcer cette "évidence" à coup d’imparables graphiques venus tout droit de Shangaï, ce vent du changement qui doit souffler sur les universités françaises pour les faire entrer dans la modernité concurrentielle.

Alors bien sûr, il faudra dépasser "les préjugés [...] l’apport du privé est nécessaire. Qui, en dehors de la Suisse ou des pays scandinaves, a encore assez de moyens pour financer ses établissements exclusivement via des fonds publics ? Ce qui est important, c’est que les financements, via des entreprises ne détournent pas la politique de formation et de recherche des universités. Cela passe par des institutions fortes, à même de résister au privé". Ici, il faut inviter chaque universitaire à se frapper le front d’étonnement, un étonnement qui doit, les effets sont prévus par la Banque Mondiale, Philippe Jacqué, Valérie Pécresse tous trois experts reconnus, laisser la place à un sourire béat et à une exclamation, en anglais car désormais la recherche mondiale a une langue : "It’s the autonomy, stupid !". Comme l’a parfaitement compris Mary Beard, professeure de Classics à Cambridge, en écoutant ’Two Brains’ Willetts, un député conservateur suivant la question des universités, - malheureusement, faute d’informations, nous ne sommes pas en mesure d’affirmer si cette universitaire britannique s’est frappée le front et a souri - derrière le joli euphémisme, se cache un principe trivial. L’autonomie, c’est "find your own money - no more from the government". Avec la clé, la suppression des enseignements non rentables comme la paléographie.

Pour lire la suite :


Voir en ligne : http://www.mediapart.fr/club/blog/c...