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Droits d’inscription : l’arbre de Dauphine cache la forêt de l’autonomie - L. Bouvet,blog d’Educpros, 4 février 2010

vendredi 5 février 2010

Si la décision prise par l’Université de Paris-Dauphine d’augmenter – jusqu’à 4000 euros – les droits d’inscription pour certains de ses masters fait autant de bruit, ce n’est pas simplement parce qu’elle rouvre le débat sur les droits d’inscription à l’université. C’est surtout parce que dans le contexte du « tout autonome » de ces dernières années, elle lève crûment un coin du voile sur ce que pourrait bien devenir l’université française.

C’est-à-dire un espace entièrement dérégulé (« autorégulé » dans le langage euphémisé de l’époque) dans lequel des établissements, autonomes donc, pourront librement fixer les contours non seulement pédagogiques mais encore financiers de leurs diplômes et où règnera la loi du plus fort – i.e. de celui qui a le plus de moyens. Les diplômes d’établissement se multiplieront au détriment des « diplômes nationaux » qui nécessitent de lourdes et contraignantes procédures d’habilitation et surtout ne permettent pas de pratiquer des droits d’inscription libres.

S’il ne s’agissait que des droits d’inscription, on pourrait aisément se ranger aux arguments qui en justifient la hausse. A condition que celle-ci soit raisonnable et concertée, modulée selon des critères sociaux affinés et accompagnée d’un système de bourses plus efficace. Surtout à Dauphine où l’on comprend mal pourquoi l’argent public – celui de tous les contribuables… – sert à payer, par exemple, la formation des futurs traders des grandes banques ! Plus généralement, on peut considérer qu’il est juste de faire payer davantage ceux qui bénéficient d’une formation leur permettant d’obtenir un emploi bien rémunéré ; de même qu’il est indispensable de décourager l’inscription des faux étudiants à l’université ou encore qu’il est sans doute vrai que le paiement d’une partie plus importante des frais liés à leurs études par les étudiants permettrait de les responsabiliser davantage.

Mais dans un tel schéma, on peut malheureusement anticiper que l’augmentation des droits ici ou là ne signifiera pas un transfert correspondant de la dotation publique ainsi dégagée vers des formations moins en vue ou des établissements moins prestigieux. Au contraire, il y a fort à parier que les établissements qui sauront ou pourront attirer les étudiants capables de payer les droits les plus élevés grâce à des formations débouchant sur des métiers rémunérateurs seront aussi les mieux dotés par l’Etat.

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