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FSU. Les congressistes s’accordent sur la formation des maîtres, L’Humanité, 5 février 2010

mercredi 10 février 2010

Pour lire cette brève sur le site de l’HUmanité

Les militants de la fédération sont parvenus à un consensus sur la question brûlante de la mastérisation qui avait entraîné quelques dissensions au sein du syndicat. Les enseignants dénoncent un recul de la formation professionnelle.

Lille, envoyé spécial.

Comment s’opposer à la réforme Chatel sur la formation des maîtres  ?

Divisés sur la réponse avant le début de leur congrès, lundi, à Lille (Nord), les 750 délégués de la FSU sont finalement parvenus à élaborer, mercredi soir, un compromis sur ce dossier brûlant. « Nous avons travaillé sur ce qui nous rassemble plutôt que sur ce qui nous sépare », résume Isabelle Sargeni-Chetaud, coanimatrice du secteur éducation à la FSU. Au cœur de la mobilisation universitaire du printemps 2009, le projet de « mastérisation » prévoit de recruter, dès la rentrée 2011, les professeurs à niveau master 2 (bac + 5) contre bac + 4 actuellement (licence plus une année en IUFM). Une élévation du niveau de recrutement qui s’accompagne, s’émeut l’ensemble de la communauté éducative, d’un profond recul de la formation professionnelle des enseignants. Avec, entre autres, un nombre d’heures de stages pratiques réduit à peau de chagrin.

Reste qu’au sein de la FSU, les positions se sont crispées, ces derniers mois, sur cette question. Notamment depuis mai dernier et l’abstention surprise de la fédération syndicale lors du vote, en commission mixte paritaire, du décret (publié le 29 juillet dernier) instaurant le recrutement des profs au niveau master. Une position prise alors sous l’impulsion du Snes-FSU, dont cette élévation du niveau de recrutement reste l’une des revendications historiques. « Le problème, c’est que ce vote a semé le trouble et a été vécu comme une trahison par beaucoup de profs alors que l’on sortait de plusieurs mois de mobilisation », résumait, mercredi, un délégué à la tribune du congrès.

Positions divergentes sur la formation

Place des concours, contenu des masters… Entre le Snes, principal syndicat du secondaire, à la culture plus « disciplinaire », et le SNUipp-FSU, rassemblant les profs du primaire à l’approche plus « pédagogique », les positions sur ce que doit être une bonne formation des maîtres sont parfois divergentes. « Ces divergences sont normales compte tenu des pratiques professionnelles différentes, souligne Isabelle Sargeni-Chetaud. Mais le congrès se devait de trouver une ligne claire et équilibrée, et je pense que l’on y est parvenu. » De fait, la position de la FSU sur la réforme de la formation des maîtres a été adoptée par 79,94 % des délégués (lire encadré). Concrètement, pas d’abrogation générale des décrets, mais un consensus pour réclamer « l’abandon » de la réforme Chatel-Pécresse et le « retrait des textes d’application concernant la formation déjà publiés ». Isabelle Sargeni-Chetaud enchaîne  : « L’urgence, maintenant, c’est d’amplifier la mobilisation pour faire reculer le gouvernement sur ce projet. »

Laurent Mouloud

FSU. Projet alternatif
Opposée à la réforme Chatel-Pécresse sur la formation des maîtres, la FSU réclame notamment une « programmation pluriannuelle des recrutements », avec un nombre de postes correspondant aux besoins, ou encore une « allocation d’autonomie » pour les étudiants se destinant au métier d’enseignant. La FSU, qui adhère à une élévation de la qualification reconnue par un master, défend aussi l’idée d’une formation « progressive » durant l’université qui se poursuivrait, après le concours de recrutement, par deux années de formation sur le terrain.