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n’a été si peu autonome ! » - L’Humanité, 5 juin (...)

Snesup-FSU « Jamais l’université
n’a été si peu autonome ! » - L’Humanité, 5 juin 2010

lundi 7 juin 2010

En congrès hier et avant-hier, le Snesup-FSU, principal syndicat de l’enseignement supérieur et de la recherche, continue de dénoncer la loi LRU et lance un projet alternatif.

Vous venez de boucler votre congrès. Quels en sont les enseignements  ?

Stéphane Tassel. Face à la politique lénifiante menée par le gouvernement, le but de ce congrès n’était pas de se contenter de protester, mais de commencer à jeter les bases d’un projet crédible offrant un autre avenir à l’enseignement supérieur et la recherche. Concrètement, trois chantiers de réflexion ont été ouverts. Le premier vise à donner une nouvelle ampleur à la recherche, à en faire un terreau de réussite, à la fois sociale, citoyenne et professionnelle, pour les étudiants. Le second réfléchit à l’instauration d’un maillage territorial de qualité, assurant proximité, coopération et collégialité entre les établissements universitaires et de recherche. Le troisième chantier porte, enfin, sur la revalorisation des carrières pour tous les collègues. À nos yeux, l’élaboration de ce projet est concomitante aux luttes que nous menons contre les attaques incessantes du gouvernement.

Après la contestation historique qui s’est 
déroulée l’année dernière, 
où en est le mouvement universitaire  ?

Stéphane Tassel. Nous n’avons jamais connu une période de contestation aussi dure des réformes gouvernementales. Et cela continue. Depuis trois ans, le gouvernement s’acharne à imposer la loi LRU, censée faire accéder les universités à « l’autonomie ». Mais c’est un faux nez. Loin de se préoccuper des besoins spécifiques de chaque établissement, le gouvernement impose, au contraire, le cadrage de toutes nos activités et autonomise financièrement les équipes présidentielles. En fait, jamais les universités n’ont été si peu autonomes et les enseignants et chercheurs autant contraints dans leur liberté  ! Cette réforme est en train de bouleverser les rapports que nous entretenons entre collègues, entre équipes, entre établissements. La mise en concurrence et l’individualisation de la reconnaissance, avec par exemple la mise en place de primes d’excellence, mettent à mal la démocratie universitaire.

Entretien réalisé par Laurent Mouloud


Voir en ligne : http://www.humanite.fr/article27674...