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L’université de Bourgogne mobilisée - Laurence Giavarini, MCF en littérature française à l’université de Bourogne, "L’Humanité", 13 mars 2009

samedi 14 mars 2009

La sixième AG de la Coordination nationale des universités aura lieu lundi prochain à Dijon, pour la première fois dans une université de province depuis le 22 janvier. Un travail énorme pour le comité de mobilisation de l’université de Bourgogne : ce sont deux à quatre délégués de près de 80 établissements en France que l’on va accueillir de 9 h 30 à 19 heures, et au-delà.

Ils auront fait quelques heures de train ou de voiture pour un communiqué du matin qui affirmera la détermination des présents, et sera suivi d’une mise au point infinie sur l’état de la mobilisation, puis de l’inscription commune de revendications dans quelques motions. Plusieurs heures en perspective de distribution difficile des tours de parole, de colères et de cris vers la tribune, de comptes des bulletins de vote colorés brandis en l’air. D’une coordination à l’autre, les comités organisateurs ont tiré les leçons des précédentes : chacun entre maintenant avec un badge qui exhibe son statut (mandaté ou observateur) et son établissement ; chacun reçoit un bulletin de demande de prise de parole, un autre de vote. Un tas de bulletins sur le bureau de la tribune avertit désormais du nombre d’intervenants à venir, et chaque prise de parole est annoncée au micro ; un écran fait défiler les motions en cours, parfois la liste des idées proposées. Désormais enfin, les propositions de motion auront été envoyées à l’avance par mail, et de petits groupes de travail s’activent, le jour même, à la rédaction accélérée de certains points. Reste le piétinement des débats - litanie épuisante et nécessaire, parce qu’elle fait le sens même de la Coordination nationale, du déplacement et du mandat de ses délégués, d’une représentation du mouvement universitaire en cours. Quatre coordinations et plus de deux heures de prises de parole sur le sujet ont ainsi permis que soit inscrite la demande d’abrogation de la loi LRU dans une motion spécifique du 20 février : essentielle, elle concerne toutes les composantes de l’enseignement supérieur et la recherche et définit le cadre des « réformes » en cours. Bien sûr alors, la métaphore révolutionnaire court, plus ou moins consciente, plus ou moins positive, dans les travées de l’amphi. La Coordination nationale des universités a beaucoup moins d’humour que les manifestations et les actions symboliques. Elle rit peu, sinon en fin de journée, avec la fatigue. Elle n’a ni bureau ni porte-parole. Elle a le sentiment, réel et puissant, de son importance. Lente et agitée, pesante mais décisive, elle rejoue à chaque rendez-vous l’unité du mouvement en cours.


Voir en ligne : http://www.humanite.fr/2009-03-13_T...