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"Formation des enseignants : les présidents d’université "inquiets" sur les délais proposés par le gouvernement", Le Monde, 17 mars 2009

mardi 17 mars 2009

La réforme de la formation des enseignants ne pourra se faire qu’à partir de la rentrée 2010-2011 et les concours en 2011, juge, mardi 17 mars, la Conférence des présidents d’université (CPU) dans un communiqué. Cette décision se justifie car les "désaccords" et "contradictions entre acteurs" sont "trop nombreux" pour faire l’économie d’une réflexion, estiment les présidents d’université, qui néanmoins "approuvent l’installation rapide" de la commission nationale de concertation annoncée par le gouvernement.

La CPU exprime aussi "sa vive inquiétude" pour la période 2009-2010, qui "ne peut être considérée comme la première année de la réforme", alors qu’elle a été présentée, jeudi dernier, par le gouvernement comme une année de transition avec des concours 2010 à "caractère provisoire". Pour cette année de transition, "qui doit être pensée comme un dispositif national ponctuel et à caractère exceptionnel", la CPU "préconise de rester au plus près des programmes de concours 2009", surtout pour le secondaire.

"LA SEULE QUESTION QUI RESTE EST CELLE DE LA TRANSITION"

Compte tenu de la "confusion" que cette année de transition suscite, la CPU demande également qu’une solution soit trouvée "dans les deux semaines afin que les étudiants préparant les concours 2010 sachent où s’inscrire". La réforme dite de la "masterisation" prévoit que les enseignants des écoles, collèges et lycées soient recrutés à l’avenir au niveau "master 2" (bac + 5). La formation incombera aux universités et plus aux IUFM. Ses détracteurs estiment qu’elle a été précipitée, que la formation professionnelle sera insuffisante et que l’ensemble du concours sera dévalorisé. Pour le ministre de l’éducation, Xavier Darcos, le communiqué de la CPU montre que le dossier se "débloque" et que "la seule question qui reste est celle de la transition, l’année 2009-2010".

De son côté, la Coordination nationale des universités (CNU), une des principales organisations à l’origine du mouvement contre les réformes de l’éducation, a demandé publiquement la démission de Xavier Darcos et Valérie Pécresse. Face aux "mensonges répétés de Xavier Darcos — sur l’allongement de la la formation des enseignants — et de Valérie Pécresse — sur les budgets", la CNU appelle à "des blocages ponctuels des voies et les intrusions dans les gares" SNCF et "les opérations péages gratuits" lors de la journée de manifestations du 19 mars. Elle a en outre appelé dans une motion votée mardi à une manifestations nationale le 26 mars.


Voir en ligne : Le Monde