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Motion du CA de l’université de Paris 12 (23 janvier 2009)

vendredi 23 janvier 2009, par Laurence

Le Conseil d’Administration de l’Université Paris 12, réuni en séance plénière le 23 janvier 2009, se fait l’écho du malaise grandissant dans les universités, notablement exprimé au cours de l’Assemblée Générale des Universités qui s’est tenue le 22 Janvier à Paris. Ce malaise a déjà été relayé par le bureau de la CPU dans sa récente lettre au Président de la république et dans sa demande de précisions à Valérie Pécresse concernant les décrets d’application de la LRU .

Concernant les mesures modifiant le statut des personnels, ce qui crée le malaise est l’affaiblissement de la collégialité au profit d’une concurrence entre collègues et pour les enseignants-chercheurs, une modulation des services qui transformerait l’augmentation du temps d’enseignement en sanction pour recherche insuffisante, voire en compensation pour des suppressions de postes constatées et annoncées… créant des dommages irréparables au sein des communautés universitaires. En outre, l’essentiel du déroulement de leur carrière (recrutement, avancement, etc) est confié à l’échelon local, rompant avec l’équilibre national / local et avec le rôle actuel du CNU. S’agissant des BIATOS (ASU et ITRF), l’inquiétude porte notamment sur les nouvelles dispositions indemnitaires ainsi que sur la prise en compte de la charge de travail assurée.

Concernant la réforme de la formation des enseignants, le calendrier précipité de la réforme suppose de concevoir et transmettre sans délai des maquettes de Master pour les métiers de l’enseignement des premier et second degrés, alors même que le contenu des concours correspondants, n’a toujours pas fait l’objet d’un texte réglementaire. La formation des enseignants est trop importante pour l’avenir des connaissances et des compétences de la nation pour que soit refusé le temps d’une réflexion nationale et d’une vraie coordination entre les deux ministères concernés. C’est ainsi que de nombreux responsables de filières se sont concertés et ont résolu de surseoir à la transmission de maquettes, afin d’obtenir une négociation des termes de cette réforme.

Enfin, le budget 2009, très en deçà des moyens d’une priorité nationale, avec des critères de répartition opaques et contestables, nourrit des interrogations persistantes et justifiées sur la proportion des moyens nouveaux qui parviennent réellement aux universités pour améliorer leur fonctionnement quotidien et la qualité de l’accueil des étudiants, suscite incompréhension et protestations face aux suppressions d’emplois dans l’enseignement supérieur et la recherche, qui sont totalement contradictoires avec l’objectif affiché de porter l’enseignement supérieur français au meilleur niveau international. L’adjonction de crédits de mise en sécurité des bâtiments ne rend pas plus acceptables les 923 suppressions d’emplois programmées, soit 2 à Paris 12 où le déficit se chiffre pourtant par centaines au détriment d’une pleine réalisation du projet d’établissement.

Le Conseil d’Administration partage ces interrogations et ces mécontentements. Il demande une pause et une véritable négociation sur les réformes en cours : décret carrières, primes au mérite, formation des enseignants. Il demande l’arrêt des suppressions d’emplois et un système d’allocation des moyens prenant en compte les besoins. Il s’associe aux initiatives conçues afin de peser en faveur de politiques alternatives mettant le cap sur la bonne marche du service public universitaire et les ambitions qu’il s’attache à réaliser. Dans cet esprit, il appelle de ses vœux une mise en réseau des universités franciliennes et de leurs élus afin de poser les termes de démarches convergentes et coordonnées en direction des pouvoirs publics.

Unanimité moins 3 Abstentions.

Présentée par Gérard Lauton au nom des élus des Listes UNEF, SNASUB-FSU, CCR (SNESUP-FSU, SLR, SNCS-FSU), SNPREES-FO, SGEN-CFDT, SNPTES-UNSA.