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Retour sur le classement des revues et le « périmètre » - Emmanuelle Picard, blog "Evaluation de la recherche en SHS", 9 mars 2011

jeudi 10 mars 2011, par Elie

Pour lire cet article sur le blog "Evaluation de la recherche en SHS".

Dans le dernier numéro de la Revue philosophique (n° 4/2010, p. 495 à p. 508), Dominique Merllié propose une analyse de la dernière mouture de la liste des revues en philosophie selon l’AERES : « Un « périmètre de scientificité » pour les « produisants » : le nouveau classement des revues de philosophie par l’aeres » (disponible sur Cairn, accès payant).

Parmi les « nouveautés » du cru 2009-2010, en philo mais aussi ailleurs :

- la question, sans cesse remise sur le tapis, du découpage disciplinaire : intégration des « sciences religieuses » dans la version 1 de la liste ; de la philosophie des sciences dans la version 2 ; puis leur érection en catégories spécifiques dans la version 3.

- l’abandon du classement, auquel se substitue la notion de périmètre dans un nombre de plus en plus grand de listes. Cela n’empêche pas des subdivisions telles que « l’impact relatif » ou le « rang ». Et ne change finalement pratiquement rien, puisqu’il y a toujours un « dedans » (les anciens A et B) et un « dehors ».

- la restriction du nombre de titres, en philosophie, sans qu’apparaisse très clairement la « logique » de ce choix.

- la publicité de la liste des experts impliqués dans le processus, dont D. Merllié souhaite qu’elle soit le prélude à une transparence identique quant aux critères de choix.

Il conclut par une jolie métaphore ferroviaire ;

« De la 2 [liste version 2] à son actualisation en la 3 [liste version 3], en tout cas, le scénario qui se déploie n’est pas simple. On est passé de la taxinomie, qui classe, à la nomenclature, qui énumère. Mais cette opération apparente de simplification s’est réalisée de manière complexe et obscure, créant au passage de nouvelles classes virtuelles. Le train a vu s’effacer les distinctions entre les trois classes de ses compartiments, mais c’est en réduisant sa capacité, en décrochant les wagons aux banquettes de bois, en remettant sur le quai quelques passagers de première et de deuxième classe, tout en réintégrant une partie des autres et en accueillant quelques oubliés des trajets précédents : autant de catégories nouvelles dont les principes de construction sont assez mystérieux pour exciter l’imagination herméneutique ».