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FERMETURE ÉCLAIR – L’échec de la Maison de l’histoire de France voulue par Sarkozy, bigbrowser.blog.lemonde.fr, le 26 décembre 2012

jeudi 27 décembre 2012, par Alain

Voila encore un symbole de l’ère Sarkozy officiellement enterré. C’était en septembre 2010, le chef de l’Etat annonçait alors le lancement d’un projet qui lui tenait particulièrement à cœur, malgré la féroce opposition de nombreux historiens : l’ouverture de la Maison de l’histoire de France. Deux ans et un changement de président plus tard, l’établissement public chargé de mener à bien le projet sera officiellement dissous au 31 décembre 2012, selon un décret paru mercredi 26 décembre au Journal officiel et relayé par le Huffington Post.

Le projet ne manquait pourtant pas d’ambition. Partant du constat qu’il n’y avait "aucun grand musée d’histoire digne de ce nom", Nicolas Sarkozy imaginait déjà "une fédération de musées et des monuments, qui travailleraient en réseau et collaboreraient avec de grandes institutions étrangères." Cette Maison de l’histoire de France devait notamment comprendre une "galerie des temps" dont le but était de "renforcer l’identité qui est la nôtre, l’identité culturelle".

Le projet avait immédiatement provoqué une levée de boucliers. De la part des historiens, d’abord, qui redoutaient l’orientation "patriotique et centralisatrice" du musée. Dans une tribune très remarquée publiée dans Le Monde en 2010, plusieurs d’entre eux qualifiaient même le projet de "dangereux". L’académicien Pierre Nora avait également dénoncé avec d’autres confrères "le caractère idéologiquement douteux" du projet. Mais la plus forte opposition était venue du personnel des Archives nationales de Paris, lieu retenu par l’ancien chef de l’Etat pour accueillir son précieux projet. Mécontents de n’avoir pas été consultés, les employés avaient même occupé plusieurs mois durant leur lieu de travail pour protester contre cette décision.

Lancée le 1er janvier 2012, la Maison de l’histoire de France n’aura finalement vécu que quelques mois. Fin août, la ministre de la culture et de la communication, Aurélie Filippetti, avait annoncé l’abandon du projet, "coûteux" – 80 millions d’euros dont 7 millions déjà dépensés pour l’avant-projet – et "daté", selon elle. "Après l’abandon du projet et de son installation sur le site des Archives nationales fin août, l’établissement demeurait sans mission précise, adresse, contenu ou financement. Il n’était plus doté que d’un statut juridique, inutile" explique le Huffington Post. Cette fois, il est bel et bien relégué dans les échecs du quinquennat Sarkozy.

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