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Effondrement historique des recrutements d’enseignants-chercheurs : près de 500 postes en moins en 2013 - Yann Bisiou, blog "Le sup en maintenance", 19 juin 2014

samedi 21 juin 2014, par Mariannick

Explication donnée par le ministère : « Cette baisse des publications [de postes] par les établissements (- 14,6 %) s’explique par la diminution des postes d’enseignants chercheurs à pourvoir prévus dans l’arrêté du 26 février 2013 ».

Conclusion : "S’il y a moins de postes ouverts au recrutement, c’est simplement... qu’il y a moins de postes ouverts au recrutement !"

À lire ici.

Benoît Hamon et Geneviève Fioraso peuvent continuer à prétendre que tout va bien et que l’État crée des postes dans les universités, les données de leur ministère ne peuvent plus cacher la réalité des suppressions massives de postes d’enseignants-chercheurs.

Selon le bilan de la campagne de recrutement publié par la DGRH du ministère de l’enseignement supérieur, en 2013, il y a eu 448 postes de moins qu’en 2012 ouverts au recrutement. Sur la seule « campagne synchronisée », c’est-à-dire la procédure normale de recrutement des professeurs et maîtres de conférences, la baisse est encore plus importante : -490 postes en un an. Le graphique ci-dessus illustre cet effondrement des recrutements alors que, faut-il le rappeler, les effectifs étudiants ne cessent d’augmenter.

En 2013, les universités auront ouvert au concours 1.000 postes d’enseignants-chercheurs de moins qu’avant la LRU et les RCE ; une véritable hémorragie. Le mouvement n’est pas nouveau, c’est une lente et continue dégradation de l’encadrement des universités qui est à l’œuvre depuis la loi « d’autonomie ». Mais jamais, depuis 2007, le nombre de postes mis au concours n’aura aussi fortement chuté d’une année sur l’autre. La baisse est équivalente à celle que l’on constatait auparavant sur 2 ou 3 années.

L’explication donnée par le ministère mérite d’être citée : « Cette baisse des publications par les établissements (- 14,6 %) s’explique par la diminution des postes d’enseignants chercheurs à pourvoir prévus dans l’arrêté du 26 février 2013 ». L’arrêté en question est le texte qui fixe... le nombre de postes ouverts au recrutement dans les universités !

Les gels et suppressions de postes n’ont rien à voir avec la baisse des recrutements. S’il y a moins de postes ouverts au recrutement, c’est simplement... qu’il y a moins de postes ouverts au recrutement ! Tout est normal, dormez en paix braves gens !

Il fallait y penser, ou plutôt il fallait oser. Moi j’appelle cela prendre les gens pour des cons, mais je dois être un horrible gauchiste qui a mauvais esprit et ne comprend pas les vertus de la sociale-démocratie.