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"Quand les cours deviennent militants" par Véronique Soulé, journaliste à "Libération" sur son blog "C’est classe !", 5 février 2009

jeudi 5 février 2009, par Elie

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Les universitaires sont largement mobilisés. C’est une victoire mais ça ne suffit pas. Pour gagner, il leur faut à tout prix élargir le front de la contestation. Et casser l’image d’une lutte qui peut paraître corpo. Alors chacun cherche des actions originales pour expliquer et convaincre.

Certains, comme à l’Université de Tours, font des cours "hors les murs", devant la gare par exemple. Il s’agit de toucher le grand public, d’expliquer qu’ils ne défendent pas seulement des intérêts catégoriels. Aujourd’hui plusieurs universitaires de Bordeaux III - et d’autres - ont aussi prévu d’officier dehors. Comme ce professeur qui va faire son cours de géographie politique dans le tram qui l’emmène de chez lui à la place de la Victoire, lieu du départ de la manifestation.

D’autres encore proposent des cours alternatifs. Comme à Paris, la très prestigieuses Ecole des Hautes Etudes en Sciences Sociales (EHESS). Depuis le début de la semaine, les enseignants-chercheurs mobilisés ont lancé une action "Changeons le programme". Ils continuent de faire cours mais modifient le thème de leur séminaire pour qu’il colle aux débats actuels.

Hier, dans l’amphi du 105 boulevard Raspail, le philosophe Marcel Gauchet a ainsi traité, durant deux heures, de "La redéfinition du savoir sous le néo-libéralisme". Un réquisitoire contre les réformes actuelles, résume le site alternatif de l’Ecole. Lundi, Gérard Noiriel avait intitulé son cours : "’Autonomie de la science et démocratie". Jusqu’aux spécialistes du CERCEC (le Centre d’étude du monde russe, caucasien et centre-européen), qui consacreront demain la séance de leur séminaire central au "Néolibéralisme et aux politiques universitaires dans les régimes autoritaires d’ex-URSS".

L’un des enjeux est de sensibiliser les étudiants, expliquer des réformes qui peuvent parfois paraître obscures ou techniques - comme celle du statut des enseignants-chercheurs ou même la "masterisation" de la formation des enseignants -, et trouver des "convergences". Il reste encore cinq jours d’ici la manif nationale du 10 février que l’on veut unitaire.