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Laurent Bigorgne, directeur de l’Institut Montaigne : "Après la LRU, l’heure n’est plus aux grandes réformes mais à l’expérimentation", Entretien avec EducPros, 20 février 2012

mercredi 22 février 2012

Alors que l’Institut Montaigne est en train d’élaborer des propositions sur les suites à donner à la LRU ou sur le financement de l’enseignement supérieur, Laurent Bigorgne, son directeur, tire, dans un entretien avec EducPros, un bilan positif de la mise en œuvre de la LRU et des Initiatives d’avenir.
Selon ce membre du comité de suivi de la loi LRU, les « grandes réformes » ne sont plus nécessaires, il faut maintenant laisser les universités autonomes prendre leurs décisions… notamment sur les sujets qui fâchent : la gouvernance, la carte des formations ou les droits d’inscription. Un plaidoyer pour l’expérimentation.

Quel bilan tirez-vous de la LRU ?

Le bilan est nécessairement positif. Personne de sérieux aujourd’hui ne recommande d’ailleurs de revenir sur ce texte. Ce n’est pas pour autant un texte qui résout tout. Il faut appeler les décideurs politiques à maintenir une démarche continue dans le temps. Par exemple, je serais très inquiet qu’après les élections, on décide de fusionner le ministère de l’Éducation nationale et celui de l’Enseignement supérieur. Ce serait une erreur tragique. À chaque fois que cela s’est produit, les crédits budgétaires de l’enseignement supérieur ont été sacrifiés au profit de ceux de l’éducation nationale. Il existe aujourd’hui un tel défi sur l’enseignement primaire pour le futur ministre de l’Éducation qu’il n’aura pas le temps d’être stratège pour l’enseignement supérieur, même flanqué de secrétaires d’État.

En quoi l’autonomie est-elle une bonne chose pour les universités ?

Je ne défends pas l’autonomie au nom de l’idéologie, mais toutes les world class universities dans le monde sont autonomes. Leur destin est d’être entre les mains d’une communauté scientifique. Ces lieux de production de savoir ont besoin de temps, de continuité et d’indépendance vis-à-vis du pouvoir central. C’était déjà le cas à la naissance des grandes universités européennes comme Bologne ou Coïmbra. De même, regardez en Angleterre, on ne parlait pas il y a vingt ans de l’université de Warwick. Bien gérée, avec une politique affirmée, elle obtient aujourd’hui de grands succès. Preuve que l’autonomie porte ses fruits.

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