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Rachid El Guerjouma (université du Maine) : "Nous sommes l’exemple indiscutable d’un déficit dû au désengagement de l’Etat" - EducPros, 1er octobre 2013

jeudi 17 octobre 2013, par Elisabeth Báthory

Elle n’est pas dans la situation de Montpellier 3. Et pourtant. L’université du Maine, par la voix de son conseil académique, a dénoncé les difficultés financières des universités. En double déficit, l’établissement entend soutenir ses collègues montpelliérains, et démontrer que ces dérives budgétaires sont uniquement dues au désengagement de l’Etat. Entretien avec le président, Rachid El Guerjouma.

Comment se porte l’université du Mans sur le plan financier ?

Notre situation, comme celle de nombreuses universités, est très tendue. Nous allons être en déficit pour la deuxième année consécutive. Nous avons, heureusement, encore un fonds de roulement qui nous permet d’envisager l’avenir de manière moins catastrophique que d’autres.

Mais nous prélevons chaque année ce qui nous manque dans ce fonds, et ce malgré les 17 postes supplémentaires qui nous ont été attribués. Notre déficit est uniquement dû au GVT (glissement vieillesse technicité qui correspond à la hausse de la masse salariale des universités, en raison de la progression des salaires des fonctionnaires, ndlr) et à des coûts qui ne dépendent pas de nous, comme la contribution au redressement productif (-4,5%) prélevée en 2013, ou encore la non-compensation des frais d’inscription dont les boursiers sont exonérés : c’est le cas de 37% de nos étudiants. Cela représente un coût évalué à 700.000€ de recettes en moins, que le ministère ne couvre pas.

Avec votre conseil académique, vous avez voté une motion dénonçant l’insuffisance des moyens et apportant un soutien à Montpellier 3, dont la situation va "rapidement devenir celle de toutes les universités"…

Nous ne sommes pas dans la situation de Montpellier 3 car nous pouvons encore piocher dans notre fonds de roulement jusqu’en 2017.

Mais je ne veux pas puiser dans les ressources de l’établissement jusqu’à plus soif. Il y a un vrai problème de financement de l’ESR et de l’université. Il n’est pas possible de continuer à nous faire réduire nos masses salariales à marche forcée. Mon GVT, c’est près de 500.000€ par an, et cela se cumule d’une année sur l’autre. A ce rythme, notre université va dans le mur.

« Il faut arrêter avec l’idée du gaspillage dans l’enseignement supérieur et l’accusation de mauvaise gestion. »


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