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Contrat, salaire : de jeunes chercheurs attendent un salaire - Sébastien Brêteau, Ouest France, 21 mai 2014

jeudi 22 mai 2014, par Elisabeth Báthory

L’année est finie est certains ne sont pas payés. À Caen (14), une quarantaine de thésards donnent des cours et se considèrent comme « précaires de l’université ».

A lire sur le site de Ouest France.

« On passe notre temps à servir une institution qui ne nous reconnaît pas. » Ils l’ont mauvaise, les jeunes chercheurs vacataires qui donnent des cours à l’université tout en préparant leur thèse. Pas de contrat de travail, des salaires qui ne tombent pas... Une quarantaine de personnes est concernée à Caen (14).

Sociologue, Simon, 27 ans, est en première année de thèse. Pour financer ses recherches, il a obtenu une centaine d’heures de chargés de cours. Mathieu, lui, a soutenu sa thèse de géo en décembre. Il a également obtenu des vacations. Si d’autres activités antérieures leur ont ouvert des droits à Pôle emploi, « ces heures de cours sont aussi alimentaires ».

Mais ça coince... Plusieurs de ces vacataires n’ont pas encore été payés alors que l’année est terminée. Certains ont tout juste signé un contrat de travail. « Être obligé de réclamer un salaire pour un travail effectué, c’est fort, s’étonne Simon. Et pendant ce temps-là, il faut aussi qu’on avance nos recherches. »

« Précarité institutionnalisée »

Les vacataires parlent de ce malaise autour d’eux. « On a eu des soutiens individuels, reconnaît Mathieu, mais dans de nombreuses disciplines, il semble que la précarité soit devenue une institution. Tout le monde a l’air de faire avec. »

À l’administration centrale, on concède « des problèmes, des lenteurs, des retards », selon Nathalie Hauchard-Seguin, directrice générale des services qui prône « une déconcentration de la gestion des vacataires » vers les unités de formation et de recherche (UFR). La directrice générale assure que les procédures seront plus rapides l’an prochain, que les contrats seront signés à temps et les paies mensualisées.

Les vacataires ne demandent qu’à y croire tout en attendant une titularisation à laquelle ils croient de moins en moins. « Je les comprends, poursuit Nathalie Hauchard-Seguin, mais la situation n’est pas comme ça dans tous les domaines. On diffère des recrutements par souci d’économie mais il y aura des postes, d’abord là où il y a un besoin d’encadrement. Comme en psycho... »

Pour le moment, les vacataires attendent : « L’université est d’accord pour dire qu’elle est dans l’illégalité mais elle sait aussi qu’on aime ça, qu’on en a besoin pour vivre et pour garnir notre CV. » Simon, Mathieu et les autres devraient être payés au plus tard début juin.